Quel est l’intérêt, me direz-vous, de se préparer à un accouchement physiologique, sans anesthésie, si vous avez choisi l’option péri ? Je vous propose ici 4 pistes de réflexion autour du sujet…
Quel que soit votre projet de naissance ou la vision que vous en avez, je vous propose aujourd’hui une réflexion personnelle. Pour celles qui auraient choisi d’enfanter en maternité/hôpital avec le recours à l’analgésie péridurale = la péri. Soyons claires, je ne cherche à convaincre personne ici de X ou Y. Vos choix vous appartiennent et vous êtes seule maître et juge de ce qui est ok pour vous et pour votre bébé.
Mon seul objectif ici est de partager des informations qui, je l’espère, vous permettront de faire des choix éclairés et informés. Et parce que la préparation reste certainement la meilleure façon d’aborder votre accouchement le plus sereinement possible.
C’est parti pour 4 raisons d’envisager (aussi) une naissance physiologique.
1. Pour reconnecter avec votre corps
Se préparer à un accouchement physiologique implique de revenir dans le corps, de travailler avec lui et de s’informer sur le processus naturel et normal de l’enfantement.
La physiologie de la naissance
Comprendre le processus physiologique de la naissance c’est savoir ce qui se passe concrètement dans votre corps pour vous et votre bébé. Cela vous permettra indéniablement de développer la confiance en vos capacités. Mais également, sans aucun doute, d’affirmer plus facilement vos choix et d’être davantage à l’écoute de vos sensations et de vos besoins. Malheureusement les cours de préparation à la naissance dispensés par les pros de santé parlent encore trop peu de la physiologie de la naissance.
Quelles sont les différentes étapes du travail ?
Comment cela se manifeste-t-il concrètement chez la femme ? Chez le bébé ?
Quel est son vécu, ses besoins ?
Et pourtant c’est absolument essentiel de comprendre ça. Et ça l’est encore davantage pour votre partenaire qui en sera témoin le jour J !
L’accouchement physiologique est tabou
Avouons qu’il y a encore un énorme tabou autour de la naissance, du processus naturel de la naissance.
On s’accorde tous autour du fait que chacun.e sort de l’utérus d’une femme depuis l’aube de l’humanité. Et pourtant, personne (ou presque) ne sait vraiment à quoi ça ressemble. Comme si ces images étaient réservés aux seul.e.s professionnel.le.s de la médecine gynéco-obstétrique.
C’est d’ailleurs un tel tabou que mêmes les quelques comptes qui partagent des images vraies et sans filtres de naissances sont bloqués, bannis, ostracisés sur les réseaux sociaux.
Résultat : personne ne sait vraiment à quoi ressemble un accouchement physiologique.
>> si vous choisissez d’aller voir et comprendre ce qu’il se passe vraiment, je vous encourage à découvrir le magnifique compte Instagram de @badassmotherbirther
Disclaimer : ça va sûrement vous retourner (un peu) au début. Non pas parce que c’est horrible (non c’est absolument fabuleux). Mais parce que vous aller vous prendre la vérité de plein fouet et mesurer la portée de votre méconnaissance de la vie. Enjoy !
Connaître son corps
Si vous connaissez votre corps, si vous prenez le temps de le regarder, de l’explorer, vous serez plus facilement à même de lui faire confiance et de lui laisser les manettes quand l’intensité se fera sentir.
Anecdote : Un matin de novembre 2018, sous la douche, je sens une boule qui me parait anormale au fond du vagin. Tout de suite je me dis « Oh non mon Dieu, si c’était un kyste ou un truc du genre ?! » (oui nous vivons dans une société de la flippe). Je vais donc chez la gynéco qui me dit, blasée, que c’est juste mon col de l’utérus en fait. Sur le coup je ris de mon ignorance et puis un peu plus tard je rentre chez moi. Et là je me dis que c’est quand même dingue : j’ai 35 ans, mon fils a 20 mois (né par voie basse) et je ne sais même pas à quoi ressemble un col de l’utérus ! Avouez qu’il y a eu un raté dans mon éducation.
Vous libérer
L’accouchement est un plongeon dans l’inconnu et de ce fait il est le plus souvent source d’appréhension voire d’angoisse. J’insiste beaucoup sur le fait de filtrer les infos qui nous parviennent lorsque l’on est enceinte, de se nourrir de témoignages positifs et d’informations vraiment utiles et constructives. Il y a suffisamment de fantasmes aussi horribles qu’erronés pour que vous n’ayez pas besoin de vous auto-convaincre que l’accouchement est un événement à risque, nécessairement dangereux.
RAPPEL À VOTRE MENTAL : tout ceci est parfaitement faux, science et études à l’appui. On en reparlera.
Blague à part, on ne se défait pas aussi facilement d’une vie de conditionnement social, d’éducation voire d’expériences plus ou moins traumatiques. D’où l’intérêt d’aller reconnaître ses peurs, ses propres angoisses voire de libérer d’anciennes blessures dans le cadre de son projet d’accouchement. La maternité est une période particulièrement propice à l’introspection, profitez-en pour vous allégez et faire la paix avec votre corps et votre passé.
2. Vous n’aurez peut-être pas le choix
Bon clairement, ce n’est pas ma préférée parce que je suis convaincue qu’on a toujours le choix et la possibilité d’en changer. Néanmoins si votre projet initial est d’accoucher prise en charge en maternité avec recours à la péridurale, c’est un peu différent.
Pourquoi ?
Parce que vous n’êtes plus plus la principale et seule protagoniste en jeu ici. Vous dépendez nécessairement de tierces personnes (staff de la maternité, anesthésistes, peut-être même de la personne qui doit vous conduire à la maternité).
Je ne fais pas allusion ici à un scenario catastrophe, non, juste à la réalité de la naissance : vous ne maîtrisez pas le timing ! Votre bébé peut arriver très rapidement, le staff peut s’avérer indisponible au moment où vous en avez le plus besoin, vous pouvez être coincée dans un bouchon, etc. Enfin, la péri peut aussi ne pas fonctionner, ça arrive.
Un accouchement physiologique subi, sans préparation, sans ressources, peut être tout aussi traumatisant qu’un accouchement médicalisé accompagné de gestes non consentis.
Ressentez, explorez, visualisez et entraînez-vous à respirer, à faire le calme en vous.
Allez chercher de l’aide, des outils au-delà des « cours » proposés par la maternité.
Investissez en VOUS !
Et nourrissez cette confiance en vos capacités à gérer seule ou en duo avec votre partenaire. Ces « outils » vous seront tellement utiles une fois bébé arrivé dans votre vie.
Enfin j’ajouterai que si vous pouvez retarder au maximum la pose de cette fameuse péri, vous en ressortirez indéniablement plus forte et grandie.
Pourquoi ? Parce que vous aurez eu l’occasion d’explorer vos forces et vos propres limites #dépassementdesoi
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3. Votre partenaire sera plus à même de vous soutenir et de vous comprendre
Hier encore je discutais autour d’un café de manière informelle avec ce couple de jeunes parents. C’était étonnant de constater à quel point le partenaire n’avait aucune idée de ce qui se passait dans la tête et dans le corps de sa femme. Et encore moins ce qui s’était passé pendant sa grossesse et son accouchement. Autant elle s’est confiée très spontanément sur ses difficultés, ses appréhensions, son manque de soutien, etc. Autant lui nageait en plein déni.
Du coup il est évident qu’il ne voyait pas l’intérêt de se préparer au devenir parent ou d’être accompagnés dans ce projet. Il avait parfaitement conscience d’être extérieur et finalement « peu concerné » parce que ce n’était pas son corps. Mais pas non plus spécialement curieux de savoir comment il aurait pu soutenir sa compagne pendant ces 9 mois et le grand jour.
Et ce n’est pas un cas isolé.
Pourtant aujourd’hui les couples évoluent et de plus en plus de partenaires souhaitent s’investir dans la grossesse de leur moitié. Ils/elles ne veulent plus être spectateur/trice passif pendant la naissance de leur enfant. Se préparer à deux, dialoguer, partager ses ressentis & ses peurs sont à ce titre une excellente opportunité de construire son couple parental.
Enfin le projet d’accouchement physiologique amène à co-développer des ressources. Par exemple votre conjoint.e peut s’entraîner à respirer et à visualiser avec vous pendant la grossesse. Finalement s’il/elle sait ce qui vous fait du bien et active vos ressources, ce sera plus facile d’être présent.e et soutenant.e le jour J.
4. Vous être libre de changer d’avis
La maternité est un cheminement riche en surprises et en rebondissements. Vous pouvez, OUI, vous avez le droit, de changer d’avis, à n’importe quel moment. Peu importe votre projet de naissance initial, la structure et le jour où vous accoucherez : les portes sont toujours ouvertes !
Alors ne vous enfermez pas (et ne laissez personne vous enfermer) dans une vision trop spécifique de ce moment unique de votre vie. Autorisez-vous à embrasser les différentes versions possibles de l’expérience. Chérissez l’idée qu’à chaque instant vous êtes seule maître à bord de votre corps et seule guide pour votre bébé.
Vous êtes celle qui porte et donne la Vie. Honorez ce pouvoir !
Conclusion
L’accouchement est un processus parfaitement naturel et physiologique. Gardons en tête que la systématisation de la médicalisation de l’accouchement ne remonte qu’aux années 60. La péridurale aux années 70. Il est parfaitement possible et sécuritaire d’accoucher sans intervention médicale dans une immense majorité des cas. Se connaître, comprendre ce qui se joue dans votre corps et celui de votre bébé est essentiel. C’est ce qui vous permettra d’opérer des choix en connaissance de cause et en conscience.
Initier un retour à Soi, à vos ressentis, développer vos outils pour rappeler le calme en vous sont des pratiques extrêmement saines. Pratiques qui vous seront utiles à de nombreuses étapes de votre vie. Donnez-vous cette chance.
Et n’oubliez pas : vous avez toujours le choix !
Love, now & always
Sophie
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